Applications
Appliquer la Licence GNU GPL à une oeuvre d'art implique les contraintes suivantes :
- que ladite oeuvre d'art puisse faire l'objet d'un droit de copie :
C'est le cas de toutes les oeuvres d'art tangibles. La musique, la peinture, la photographie, la littérature, la sculpture, le cinéma, etc.
Ce n'est pas le cas de l'art conceptuel : Celui-ci consiste en effet en des méthodes qui ne sont pas brevetables en elles-mêmes. Nous verrons pourtant un moyen indirect de faire bénéficier ces dernières d'une protection.
- que son "code source" en soit identifiable :
Par code source, nous entendons un ensemble d'ensembles de données de quelque nature que ce soit, et dont les interprétations par quelques dispositifs que ce soient font que ces données sont sous la meilleure forme possible pour permettre d'apporter des modifications de quelques sortes que ce soient à l'original.
En substance, donc, nous pouvons dire que l'oeuvre d'art est ici "juridiquement" définie par le code source qui en est fourni. Ce qui présente les avantages et (à priori) les inconvénients suivants:
- Avantages :
- Libre arbitre quant à la définition de l'oeuvre à protéger
- Protection précise
- Inconvénients :
- Possibilité de sous-évaluer certaines composantes de l'oeuvre en
négligeant de les représenter correctement.
- Le sourçage des composantes de l'oeuvre peut être long et
fastidieux
- Dans certains cas, le volume de sources peut s'avérer très
conséquent par rapport à l'importance de l'oeuvre aux yeux de son
créateur
- La définition de l'oeuvre doit respecter certaines contraintes
juridiques, notamment en ce qui concerne sa consistance : On ne peut
pas, par exemple, déposer une mélodie trop courte, comme on ne peut déposer
une image se résumant à un trait noir ou encore un texte ne contenant
qu'une lettre de l'alphabet.
C'est en réfléchissant à ses inconvénients que nous avons choisi d'en minimiser les conséquences auprès des artistes. En effet, renoncer à tout droit de copie est un acte généreux qui se doit de rester "indolore".
En informatique, d'où la Licence GNU GPL est issue, on considère
le code source d'une création comme l'ensemble de directives interprétables
ou compilables qui serviront de base aux futures évolutions du Logiciel
Libre correspondant.
Ce code source s'avère d'une utilité contestable au non-informaticien.
De toutes façons, pour pouvoir apporter des changements à un Logiciel
Libre
il faut être soi-même développeur et plus précisemment à même
d'interpréter
toute donnée renfermée dans ledit code source.
L'Art ne doit pas avoir de fins didactiques même s'il peut en sus de son
côté esthétique être un vecteur d'informations, nonobstant
les
considérations éthiques que cela implique.
L'artiste doit donc présenter d'une façon évidente les composantes
esthétiques de son art.
Cela se révèle assez simple, l'Art n'étant pas compilable
au sens
informatique du terme mais interprétable.
On peut dans de nombreux cas résumer l'Oeuvre d'Art à son propre
code
source.
Nous allons donc étudier plusieurs cas de figures, en tirer les pré-requis
indispensables a l'identification de l'oeuvre concernée, avant d'essayer
d'en tirer les applications possibles.
- Musique :
Nous suggérons de considerer l'oeuvre elle-même en tant que son propre code
source. Avec la réserve suivante, cependant : L'oeuvre mise à
disposition en tant que telle doit être la meilleure version réalisée par
l'artiste. Meilleure devant ici être compris comme : "finalisé et de qualité
optimale". En effet, choisir d'appliquer la Licence GNU GPL à des oeuvres
d'Art est d'abord un acte de générosité et d'ouverture. Bâcler cet acte
passerait alors pour un élan intéressé visant à la recherche d'avantages
personnels.
Cette réserve s'applique aux autres formes d'Art Libre.
- Littérature : (poesie, nouvelles, etc.)
Ici encore le source peut être défini par l'oeuvre en elle-même.
- Arts plastiques : (peinture, photographie, video,
sculpture)
Contrairement aux oeuvres en 2D dont la représentation logique ne pose aucun problème, on ne peut pas aisément placer une oeuvre plastique 3D sous Licence GNU GPL. On peut cependant en offrir une représentation "intangible" et donc propice à l'application de la Licence GNU GPL, en la représentant, par exemple, sous la forme d'ensembles d'images 2D ou encore d'un source OpenGL, VRML ou autre code de description de volumes immobiles ou animés...
- Art conceptuel : (inclut informatique, fractales, etc.)
la méthode de réalisation prime ici. S'il s'agit d'un programme, le source est celui que nous connaissons en tant que tel. Sinon une description littéraire de la méthode utilisée pour parvenir à l'oeuvre finale est utilisable. La méthode popularisée par l'artiste Jackson Pollock est également à considérer . ne pas offrir l'oeuvre elle-même mais un documentaire (audio)visuel relatant la conception de ladite oeuvre.
- Oeuvres d'Art polymorphes : (ballet, théâtre,
etc.)
Une telle oeuvre d'art est à considérer comme un ensemble d'"atomes artistiques" (scénario = littérature, musique, arts plastiques = éventuels décors...). Seules les soumissions de leurs sources individuels en permettront les protections respectives.
- Art corporel : (non brevetable en tant que
tel)
La danse n'est pas facile à protéger. Peut-être même qu'elle n'a pas à l'être.
On peut éventuellement désirer protéger une séquence animée ou un ensemble de plans fixes représentant une danse.
|